La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a introduit une innovation majeure dans le Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE 7) avec la composante annuelle d’injection-soutirage. Cette réforme tarifaire, qui entrera en vigueur le 1er août 2026, vise à optimiser la gestion du réseau électrique français et à accélérer l’intégration des énergies renouvelables.
La nouvelle tarification s’appliquera aux capacités de stockage d’électricité raccordées en moyenne et haute tension. Son objectif principal est d’encourager les gestionnaires de batteries à adapter leur fonctionnement pour réduire les pointes locales du réseau, qu’il s’agisse de pics d’injection (production) ou de soutirage (consommation).
Ce mécanisme distingue deux types de zones réseau selon leur dimensionnement : les zones de soutirage et les zones d’injection. Concrètement, il incite les installations de stockage à fonctionner de manière intelligente en évitant de charger ou décharger pendant les périodes de congestion du réseau.
Le jeudi 9 octobre, la Commission de régulation de l’énergie a publié la liste des zones éligibles à cette nouvelle composante tarifaire. Cette cartographie précise identifie les secteurs où le réseau électrique connaît des tensions particulières nécessitant une intervention ciblée des capacités de stockage.
Selon les analyses de la CRE, environ 13% des zones du réseau sont contraintes en « injection photovoltaïque ». Dans ces zones, le réseau tend à être saturé dans le sens production pendant les heures de pic de production solaire (été, entre 12h et 16h, sur 125 jours consécutifs).
La réforme du TURPE 7 répond à une problématique identifiée par la CRE : l’incohérence entre les zones d’injection haute tension (HTB) et les zones d’injection moyenne tension (HTA). En effet, la majorité des postes sources classés en zone d’injection en HTB ne le sont pas en HTA, alors que la production solaire se développe principalement sur le réseau de distribution.
Cette situation s’explique par le fait que le réseau de distribution peut être dimensionné localement en injection par la production solaire, tandis que le réseau de transport, qui agrège les flux à une échelle plus large, peut être dimensionné en soutirage.
Les statistiques de la CRE révèlent que près de 50% des zones du réseau sont contraintes en soutirage. Dans ces secteurs, le réseau a tendance à être saturé dans le sens consommation pendant les heures de pointe hivernales du TURPE.
Le nouveau tarif injection-soutirage prévoit que dans ces zones de soutirage, le stockage sera rémunéré pour injecter de l’énergie pendant les heures de pointe. À l’inverse, dans les zones d’injection, le stockage sera rémunéré pour soutirer pendant les pics de production solaire.
Cette évolution tarifaire représente une avancée significative pour stabiliser le réseau électrique français et favoriser l’intégration du photovoltaïque et d’autres énergies renouvelables couplées à des installations de stockage. Elle s’inscrit dans la stratégie française de transition énergétique et contribue à l’atteinte des objectifs de neutralité carbone.
Le mécanisme d’injection-soutirage du TURPE 7 constitue ainsi un outil essentiel pour adapter notre réseau électrique aux défis de la production décentralisée et intermittente, tout en garantissant la sécurité d’approvisionnement pour tous les consommateurs.
Engagée pour la transition énergétique, je me consacre à l’exploration des opportunités offertes par l’énergie solaire et à son évolution. J’accompagne les professionnels du secteur et favorise les collaborations pour accélérer l’adoption de solutions durables et innovantes.
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