Au sud de l’agglomération grenobloise, des bénévoles ont créé une entreprise citoyenne pour équiper gratuitement des foyers modestes de panneaux photovoltaïques de seconde main. Objectif : favoriser l’autoconsommation et lutter contre la précarité énergétique.Grâce à l’aide bénévole des Centrales villageoises citoyennes du Trièves (CVCT), une vingtaine de foyers modestes de ce territoire rural situé au sud de Grenoble vont pouvoir bénéficier de l’énergie produite par 177 panneaux photovoltaïques de seconde main, intelligemment réutilisés pour lutter contre la précarité énergétique. « Nous avons bénéficié d’une belle opportunité de repowering, se réjouit Benoît Gonsolin, vice-président des CVCT, à l’origine du projet, interrogé par pv magazine France. Nous avons récupéré les panneaux photovoltaïques chez un particulier, qui avait eu un problème sur une mauvaise série. Il a fait marcher sa garantie, mais le fabricant n’a pas récupéré les panneaux. Ce sont des 245 Wc qui ont huit ans. Nous les avons rachetés à son propriétaire 10 euros pièce. Au total, cela nous a coûté 1 800 euros TTC ». Les modules ne représentant qu’un quart du prix d’une centrale 4 modules PV, il faut ajouter au coût des installations les micro-onduleurs, les protections électriques, le monitoring, le système de montage et la pose.
177 panneaux solaires de seconde main vont être installés sur des toitures du Trièves. Image : Centrales Villageoises Citoyennes du Trièves
Financés par les Centrales Villageoises du Trièves, ces projets reçoivent les subsides des collectivités territoriales (Département, Communauté de communes, communes). La création d’une cagnotte participative, mettant le plus grand nombre de citoyens à contribution, a également permis la collecte de 4 000 euros. Par souci éthique, les CVCT privilégient toujours la récupération de panneaux déclassés, qui ne peuvent plus être vendus auprès des grossistes. Ce fut, par exemple, le cas avec 60 modules donnés par Oscaro Power. En revanche, « il n’est pas certains que nous puissions renouveler cette opération. Le prix des modules neufs étant tellement bas, la réutilisation va vite atteindre ses limites… », déplore Benoît Gonsolin.
En phase expérimentale
En attendant, les panneaux à réemployer passent d’abord au banc de test – à mesure des besoins – pour vérifier leur fonctionnalité, au cours d’examens effectués dans la ressourcerie « L’Étrier », basée à Monestier-de-Clermont et partie prenante de ce projet multi-associatif. Éric Froment, vice-président de l’association gestionnaire du lieu, explique à pv magazine France que « les panneaux seront progressivement installés, en toitures ou au sol, chez les personnes éligibles, identifiées par les services sociaux du Département. Pour l’instant, nous sommes en phase expérimentale. Un projet a déjà vu le jour avec la pose de 4 panneaux chez une retraitée ». Plusieurs chantiers « écoles » doivent également se concrétiser, avec le montage, sur bacs acier, d’une vingtaine de panneaux sur le toit la ressourcerie, elle-même.
Les Centrales villageoises citoyennes du Trièves ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin vers la transition énergétique, au cœur de leur action. « Nous développons l’autoconsommation en autoinstallation, avec la mise en place d’une centrale d’achat dont peuvent bénéficier les particuliers qui ont installé des panneaux photovoltaïques chez eux, précise Benoît Gonsolin. Nous essayons aussi d’enrôler les bailleurs sociaux du Trièves pour mettre en place des boucles d’autoconsommations collectives à destination des populations locataires les plus fragiles ».
Engagée pour la transition énergétique, je me consacre à l’exploration des opportunités offertes par l’énergie solaire et à son évolution. J’accompagne les professionnels du secteur et favorise les collaborations pour accélérer l’adoption de solutions durables et innovantes.
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