Wolfgang PALZ: « Sans les Chinois on serait en photovoltaïque encore à l'âge de pierre » - PV SOLAIRE ÉNERGIE

Wolfgang PALZ: « Sans les Chinois on serait en photovoltaïque encore à l’âge de pierre »

Nous poursuivons la publication des vidéos de la journée commémorant le 50ème anniversaire du congrès de l’UNESCO « Le soleil au service de l’Homme ». La journée s’est déroulée le 12 décembre 2023 au Collège de France.
Aujourd’hui Wolfgang PALZ, ancien responsable des programmes européens sur les énergies renouvelables et co-organisateur du congrès de 1973.
« Bonjour tout le monde, je suis très content d’être parmi vous aujourd’hui et, surtout, je suis content de voir Alain Liébard parmi nous. On a beaucoup travaillé ensemble. On était de très bons amis. Il était malade et avait disparu un peu. Qu’est-ce que je suis content de le revoir. Car il y a encore quelque chose. Nous deux, nous étions les seuls à être présents à cette conférence en 73. 1973, c’était 5 ans après les événements du mois de mai 68 où se sont passées beaucoup de choses à Paris déjà. Moi, j’habitais déjà au Quartier Latin et c’était intéressant.
Donc 73, cette conférence…c’était quand même une grande conférence. C’était 1000 personnes. Les grosses têtes des États-Unis sont venues, surtout intéressées par le photovoltaïque d’ailleurs. Et les Anglais qui étaient très actifs. UK ISES (International Solar Energy Society, organisatrice de la conférence également, ndlr), il faut les mentionner. Un peu les Allemands, les Russes de l’Académie des sciences. Il y avait des Israéliens, Tabor, je me souviens, hein, tu te souviens, Tabor (il s’agit probablement du Professeur Harry Zvi Tabor et de son laboratoire, ndlr). Eux étaient surtout intéressés par le par la thermique et le dessalement de l’eau, évidemment. Voilà.
Et moi j’étais donc responsable de l’organisation de la partie photovoltaïque, qui depuis, l’a emporté haut la mains.  A l’époque je n’étais pas encore à Bruxelles, j’étais ingénieur au CNES (Centre national d’études spatiales, ndlr) pas SNES (Syndicat national de l’enseignement supérieur, ndlr), hein, au CNES. Ici au siège à Paris, rue de l’Université.  Nous on était convaincu du photovoltaïque. Le CNES, tout le monde a suivi. Nous voulions faire du photovoltaïque à grande échelle (terrestre, ce qui n’était pas encore le cas, ndlr).
Mais avant d’élargir sur ce thème-là , je voudrais quand même rappeler ce qui s’est passé en photovoltaïque à cette époque-là. En 73, en tout, ça a été mentionné par quelqu’un, on avait à cette époque- là installé dans le monde, en tout et pour tout, quelques kilowatts (kW), n’est-ce pas. Après sont venus les mégawatts (MW), les gigawatts (GW). Le premier GW mondial a été installé en l’an 2000, la moitié au Japon d’ailleurs. La moitié au Japon. Puis sont venus les Allemands. Sont venus les 10 GW, puis les 100 GW. Là c’étaient encore les Allemands. Puis sont venus les Chinois. Sans les Chinois on serait en photovoltaïque encore à l’âge de pierre. On doit tellement de choses aux Chinois, et qu’est-ce qui s’est passé ? On est donc passé l’année dernière à 1000 GW. 1 térawatt (TW) l’année dernière. Au jour d’aujourd’hui on est à 1500 GW de photovoltaïque.
Le photovoltaïque dépasse tous les autres énergies en volume d’installation, et en coût . Le photovoltaïque est aujourd’hui déjà, pas seulement demain – demain évidemment – la source d’électricité la moins chère sur le marché. Beaucoup moins cher que le nucléaire, Messieurs Dames.  Le photovoltaïque est le moins cher aujourd’hui . Il ne faut pas seulement penser Dubaï et qu’est-ce qu’on va faire, etcetera…en 2030… Aujourd’hui, c’est le moins cher voilà.  Alors c’était une corrida. Ce n’est pas venu tout seul…Tout le livre raconte l’histoire du photovoltaïque. Comme cela a été mentionné tout à l’heure par Daniel, il se doit d’être dédicacé à Reiser (Jean-Marc Reiser, dessinateur et passionné d’énergie solaire, ndlr), un type absolument extraordinaire. Il était aussi un bon ami. Malheureusement il a disparu beaucoup trop tôt. Nous, on travaillait avec la SAT (Société anonyme des télécommunications, fabricant de cellules solaires pour le spatial, ndlr) dans le 13ème sur le photovoltaïque, sur les couches minces, etc… mais on a découvert le photovoltaïque en grand, les perspectives, comme cela a été montré ici, par Reiser. Nous avons appris le photovoltaïque chez Reiser. Et donc le livre lui a été dédicacé, avec cette fameuse photo, le petit monde photovoltaïque. Quel type extraordinaire. Je laisse quelques brochures. Il est disponible aussi chez Amazon et il ne coûte pas très cher, 30€. Voilà.
Qu’est-ce qui s’est passé en 73 ?  Il n’y avait pas seulement notre petite conférence.  Il y avait la première grande crise de l’énergie. Parce que, comme en ce moment, à l’époque aussi il y avait la guerre d’Israël avec ses voisins arabes. Les pays arabes se sont fâchés et, pas comme maintenant où ils font gentiment une petite conférence COP 28, à l’époque ils se sont vraiment fâchés. Ils ont augmenté le prix du pétrole et ce fut un choc aux Etats-Unis, en Europe, partout. Qu’est-ce qu’on fait : il faut travailler à partir de maintenant sur notre autonomie énergétique. En France, en particulier, on a on a dit cela. Il faut devenir moins dépendant des importations de pétrole. Il faut y aller tout de suite. Alors comment faire ? quels sont nos sources ?
Oui Monsieur, j’ai promis que je ferai attention au temps, alors j’arrête. »

Les participants à la conférence du Collège de France lancent un « Appel à agir ensemble » qu’ils vous invitent à signer et à faire signer.
Voici le texte de l’Appel

    

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