Norme NF C15‑100 : vers l’interdiction des kits solaires plug‑and‑play dès août 2025

Les kits solaires plug‑and‑play bientôt interdits en France : que faut-il savoir ?
Les kits solaires dits plug‑and‑play – faciles à installer par un simple branchement sur une prise murale – connaissent un succès grandissant auprès des particuliers cherchant à démarrer l’autoconsommation sans travaux. Cependant, une mise à jour de la norme NF C15‑100, entrée en vigueur en août 2024 et pleinement applicable dès septembre 2025, menace leur avenir.

Ce que dit la norme NF C15‑100

La version révisée de la norme précise qu’« un générateur d’énergie électrique ne doit pas être connecté à un circuit terminal par une prise ou une fiche ». Ce qui semblait anodin signifie en réalité que les kits branchés sur une simple prise seront désormais non conformes aux normes officielles.

Un cadre encore incertain
La norme s’applique un an après sa publication, soit à compter de septembre 2025. Plusieurs acteurs du secteur, comme le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et Enerplan, estiment que cette directive dépasse son objectif initial – à savoir les installations fixes – et demandent une clarification réglementaire.

Réactions du secteur
Le SER et Enerplan rappellent l’existence d’un référentiel technique très précis : le Guide kit photovoltaïque autoconsommation plug‑and‑play, publié en collaboration avec l’ADEME.
Selon Laetitia Brottier (Enerplan), ces kits représentent « une première marche vers l’autoconsommation solaire » pour les ménages.
En Belgique et en Allemagne, des limites pragmatiques (par exemple : 600 W par circuit) ont été adoptées, offrant un exemple que la France pourrait suivre.

Conséquences pour les utilisateurs

  • Hausse des coûts : l’intervention d’un professionnel pour installer un circuit dédié devient obligatoire, générant des frais supplémentaires.
  • Complexification de la mise en œuvre : fini le branchement en 5 minutes ; il faudra poser un disjoncteur, un différentiel, un circuit dédié…
  • Incertitude juridique : les kits existants risquent d’être jugés non conformes, pouvant nécessiter des mises aux normes.

Solutions envisagées
Trois pistes émergent pour préserver ces kits :

  • Clarification ou exemption de la norme pour les kits amovibles.
  • Installation sur circuit dédié, conforme à la norme, avec protection adaptée comme en Allemagne ou en Suisse.
  • Limitation de puissance par prise pour maintenir l’usage sans circuits dédiés, selon des contraintes techniques.

Ce que doivent faire les consommateurs

  • Propriétaires actuels : vérifiez la conformité de votre installation et envisagez un audit professionnel.
  • Acheteurs potentiels : mieux vaut attendre septembre 2025 pour connaître les obligations définitives.
  • Tous : suivez les actualités des organismes de normalisation et des syndicats du secteur, et participez aux consultations publiques si possible.

Contexte plus large de l’autoconsommation
Les kits plug‑and‑play représentent une porte d’entrée accessible à la transition énergétique. L’ADEME rappelle dans son guide qu’ils sont une solution sûre et contrôlée, à condition d’un suivi de sécurité approprié. Face aux enjeux écologiques, la balance entre accessibilité et sécurité doit être pensée pour soutenir, et non freiner, leur diffusion.

La mise à jour de la norme NF C15‑100, bien que visant à renforcer la sécurité électrique, risque d’exclure les kits solaires plug‑and‑play sans solution claire en septembre 2025. L’issue dépendra des actions du secteur et des pouvoirs publics. Entre sécurité, coût et accessibilité, une clarification réglementaire rapide est essentielle pour lever l’incertitude et pérenniser ces kits dans la transition énergétique.

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