Le photovoltaïque : la prochaine énergie de premier plan face aux énergies fossiles
L’énergie solaire photovoltaïque, universelle, adaptable et économique, est pressentie pour remplacer les énergies fossiles comme source majeure d’énergie primaire. Toutefois, ce potentiel de croissance s’accompagne de défis de taille qui freinent encore la transition.
Les signes d’un changement majeur se multiplient, même dans les bastions de l’énergie fossile. En août, l’Australie, pays historiquement dépendant du charbon, a annoncé le lancement de SunCable, la plus grande ferme solaire du monde en devenir. De même, l’Arabie Saoudite, puissance pétrolière, voit éclore des projets solaires d’envergure comme le projet Sudair, situé en plein désert. Aux États-Unis, au Texas, centre névralgique de l’industrie pétrolière, TotalEnergies prévoit d’inaugurer deux de ses plus importantes centrales solaires : Danish Fields et Cottonwood.
L’implication de ces régions traditionnellement liées aux énergies fossiles marque un tournant stratégique. Plutôt que de renoncer totalement au charbon, au pétrole ou au gaz, elles manifestent leur volonté de ne pas rester à l’écart d’une révolution énergétique qui s’impose. En dix ans, l’industrie solaire a connu un essor spectaculaire, surprenant même les militants écologistes les plus optimistes. Un rapport d’Ember, cabinet de conseil britannique spécialisé en énergie, souligne : « Aucune autre source d’électricité n’est passée de 100 TWh [térawattheures] à 1 000 TWh aussi rapidement ». Cet exploit a été accompli par l’énergie solaire et éolienne en seulement huit et douze ans respectivement, contre vingt-huit ans pour le gaz, trente-deux ans pour le charbon, et trente-neuf ans pour l’hydroélectricité.
En 2024, les installations solaires devraient augmenter de 29 % par rapport à l’année précédente, atteignant 593 gigawatts (GW) de capacités additionnelles. Cela représente une croissance impressionnante, suivant déjà une hausse record de 87 % en 2022. Concrètement, chaque deux jours, le monde installe une quantité de capacités solaires équivalente à la production annuelle de l’énergie solaire d’il y a vingt ans.
Pour mesurer cette montée en puissance, Alain Grandjean, cofondateur du cabinet Carbone 4, explique : « Les 593 GW installés en 2024 généreront autant d’énergie qu’environ 40 réacteurs nucléaires similaires à ceux de Flamanville ».
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