EDF finit 2023 dans le vert et entame 2024 avec un agenda chargé - PV SOLAIRE ÉNERGIE

EDF finit 2023 dans le vert et entame 2024 avec un agenda chargé

Le géant électricien français EDF a fini l’année 2023 dans le vert, dégageant un bénéfice net de 10 milliards d’euros, fort du redressement de sa production nucléaire mais toujours lesté d’une dette abyssale, à l’orée d’une année chargée en défis financiers et industriels.
Ces résultats sont qualifiés d’« exceptionnels » par le groupe, qui avait essuyé une perte de 17,9 milliards d’euros en 2022. Son chiffre d’affaires de 139,7 milliards d’euros, en repli de 2,6%, s’accompagne d’une réduction de sa dette de 10 milliards. Celle-ci affiche toutefois encore un niveau très élevé, à 54,4 milliards d’euros.
EDF subit en outre une dépréciation de 12,9 milliards d’euros liée essentiellement aux difficultés du chantier de ses réacteurs d’Hinkley Point en Grande-Bretagne. Cette dépréciation s’élève à 11,2 milliards pour les actifs d’Hinkley Point et 1,7 milliard pour l’écart d’acquisition (goodwill) de la filiale britannique EDF Energy, après l’annonce en janvier d’un délai et de coûts supplémentaires pour le projet, a détaillé le groupe.
« L’année a été marquée par beaucoup d’événements, notamment par le redressement de la production et la mobilisation de l’entreprise autour (de ce) redressement », a déclaré le PDG d’EDF Luc Rémont vendredi à quelques journalistes. Les résultats ont été tirés « par une très bonne performance opérationnelle avec une hausse importante de 41,4 térawattheures (TWh) de la production nucléaire en France, dans un contexte de prix historiquement élevés », commente le groupe.
Les réacteurs français ont produit en 2023 quelque 320,4 TWh, dans le haut de la fourchette annoncée. EDF prévoit de produire entre 315 et 345 TWh en 2024 et 335-365 TWh en 2025 et 2026, selon ses dernières prévisions, ce qui reste loin de ses 430 TWh atteints vers 2005. En 2022, la production nucléaire avait chuté à 279 TWh, son plus bas niveau depuis 30 ans, sur fond de difficultés industrielles (découverte d’un problème de corrosion, décalage des calendriers de maintenance pour cause de Covid).
L’année 2022 avait aussi été plombée par des charges liées à la participation du groupe au « bouclier tarifaire » décidé par l’Etat face à la crise énergétique.
Agenda chargé
Ces résultats sont dévoilés au début d’une année cruciale qui sera marquée par un « agenda opérationnel et stratégique » chargé. L’État, qui a renationalisé à 100% le groupe désormais retiré de la Bourse, met la pression sur l’entreprise et réclame une production de 400 TWh en 2030, ce qui constitue un « défi industriel colossal », selon les mots mêmes de la direction d’EDF. Outre la gestion de son parc vieillissant, l’électricien doit traiter une pile de dossiers complexes, liés à la relance du nucléaire avec la construction de jusqu’à 14 nouveaux réacteurs de type EPR2 en France, et à la nécessité de financer l’essor de sa production éolienne et solaire.
Au rang des priorités, le PDG Luc Rémont a indiqué vouloir « continuer d’accélérer la performance du groupe », « poursuivre le redressement de la production (…) sur 2024 et sur 2025 », mais aussi raccorder « dans les mois qui viennent » l’EPR de Flamanville, attendu au début de l’été avec 12 ans de retard, et « continuer le déploiement des projets dans leur ensemble ». Parmi ces projets, les EPR britanniques d’Hinkley Point, touchés eux aussi par des dérapages de coûts et de calendrier mais qui restent « rentables » a assuré M. Rémont vendredi.
La prolongation du chantier d’Hinkley Point ferait enfler la facture, entre 31 et 34 milliards de livres au total, contre 18 milliards de livres au démarrage du projet en 2016, le tout exprimé en valeur 2015. Reste aussi à définir les modes de financement du nouveau parc nucléaire annoncé par le président Emmanuel Macron début 2022. EDF a déjà évalué le montant de ses investissements annuels à 25 milliards, dans un contexte de financement toujours incertain, alors que doit s’éteindre fin 2025 le mécanisme (Arenh) qui le contraint à vendre de l’électricité à bas prix à ses concurrents.
Si le gouvernement et EDF sont tombés d’accord sur un prix de l’électricité nucléaire moyen à 70 euros/MWh à partir de 2026, les modalités restent à définir. Quid aussi de la réévaluation du coût des six premiers EPR voulus par le gouvernement? La direction d’EDF a admis début février que l’estimation initiale de 51,7 milliards d’euros allait être dépassée, sans dévoiler de nouveau montant, au grand dam des parlementaires qui l’auditionnaient. Le programme est « en phase de définition détaillée » et « le travail doit se poursuivre pour optimiser l’ensemble des coûts », a souligné vendredi Luc Rémont.
nal/cho/abb/ref
Le site de l’AFP

    

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