En Afrique subsaharienne, plus de 600 millions de personnes vivent sans accès à l’électricité selon les dernières données de la Banque mondiale. Malgré les investissements réalisés, l’électrification n’a pas suivi le rythme de la croissance démographique. Entre 2023 et 2024, moins de 19 millions de personnes ont obtenu l’accès à l’électricité, contre 23 millions en 2019.
Alors que les solutions technologiques existent, le financement reste le principal obstacle. En 2023, seulement 2,5 milliards de dollars ont été engagés pour l’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne, une fraction des besoins réels. Les financements privés représentaient moins de 30% des flux totaux, selon l’analyse de l’Agence Internationale de l’Énergie.
Six pays seulement – Angola, Kenya, Mozambique, Nigeria, Sénégal et Afrique du Sud – captent la moitié de tous les financements destinés à l’accès à l’énergie. Cette concentration limite l’innovation dans les autres régions et pénalise les petites entreprises africaines en quête de financement.
Yariv Cohen, PDG d’Ignite Energy Access, propose une nouvelle articulation entre capitaux privés, prêts concessionnels et financements basés sur les résultats. Cette approche stratifiée permet d’aligner les incitations entre investisseurs, prêteurs et opérateurs.
Le FBR s’avère être l’instrument le plus efficace pour garantir l’accessibilité financière. Des mécanismes bien structurés réduisent les paiements initiaux et mensuels, permettant aux ménages à faibles revenus de franchir le seuil d’accessibilité. Lorsqu’il est conçu de manière simple et prévisible, le FBR permet une expansion sans fausser la concurrence.
Le risque de change reste l’un des obstacles les plus importants à la croissance. La plupart des entreprises empruntent en dollars ou en euros mais vendent en monnaies locales. Une collaboration entre bailleurs de fonds du développement et banques centrales est nécessaire pour créer des facilités de liquidité locales et des mécanismes de couverture partielle.
Pour parvenir à l’accès universel d’ici 2035, l’Afrique a besoin de 15 milliards de dollars par an, soit dix fois plus que les niveaux actuels. Les allocations publiques actuelles dans 23 pays d’Afrique subsaharienne ne devraient atteindre que 1,9 milliard de dollars d’ici 2025.
Malgré la numérisation, la distribution du dernier kilomètre reste une entreprise humaine. Les agents de porte-à-porte constituent la colonne vertébrale des opérations hors réseau. Les entreprises qui investissent dans la qualité et la fidélisation des agents affichent systématiquement des performances supérieures.
C’est la discipline opérationnelle, et non la technologie, qui distingue les entreprises à croissance durable. La titrisation et le financement hors bilan des portefeuilles PAYGo montrent un potentiel important, mais dépendent de la robustesse des systèmes de données et de la transparence.
L’énergie solaire hors réseau a déjà transformé la vie de centaines de millions de personnes, mais son plein potentiel reste inexploité. Le secteur a besoin d’une refonte systémique de la manière dont les flux de capitaux sont orientés vers l’accessibilité financière et l’échelle.
Avec une architecture financière adaptée, alimenter les cent prochains millions de personnes en électricité à travers l’Afrique de manière durable et abordable devient une réalité opérationnelle réalisable au cours de cette décennie.

Engagée pour la transition énergétique, je me consacre à l’exploration des opportunités offertes par l’énergie solaire et à son évolution. J’accompagne les professionnels du secteur et favorise les collaborations pour accélérer l’adoption de solutions durables et innovantes.
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