Après plusieurs années de développement progressif, la Tunisie accélère significativement le déploiement de son parc photovoltaïque à grande échelle. Selon le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, les projets solaires avancent désormais de manière concrète, tant sous le régime de la concession que sous celui de l’autorisation, les deux cadres réglementaires qui structurent le développement des centrales solaires selon leur puissance.
Le premier appel d’offres de 500 MW, réparti sur cinq régions, a franchi plusieurs étapes déterminantes. À Kairouan, la centrale de 100 MW, financée depuis 2023, affiche un taux d’avancement de 95% et pourrait être opérationnelle dès fin 2025. Les centrales de Sidi Bouzid et de Tozeur, d’une capacité de 50 MW chacune, ont finalisé leur bouclage financier fin 2024 et atteignent près de 80% d’avancement. Le projet de Gafsa, plus récent, a signé son accord en mai 2024 et devrait être opérationnel après 2026.
Ce programme, basé sur des sites proposés par des promoteurs privés, progresse également. Trois centrales de 100 MWc ont été attribuées : Qair International développera le site d’El Ksar à Gafsa, Scatec celui de Mezzouna dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, tandis que Voltalia construira la centrale de Menzel Habib à Gabès. Pour le deuxième round, les résultats des offres déposées le 30 juin 2025 sont en attente d’approbation finale.
L’appel d’offres lancé fin 2022 pour deux centrales de 300 MW a conduit à l’attribution d’un premier projet sur le site d’El Khobna, à Sidi Bouzid. Qair International SAS y développera une centrale de 198 MWac, renforçant ainsi la capacité de production d’énergie renouvelable du pays.
Le groupe anglo-tunisien SoleCrypt a récemment annoncé son intention d’implanter une centrale photovoltaïque de 60 MWc à Tozeur. Ce projet s’inscrit dans une vision plus large de connexion au futur câble sous-marin Medusa, destiné à renforcer l’interconnexion énergétique entre la Tunisie, l’Europe et l’Afrique.
Le régime d’autorisation, concernant les projets de moins de 10 MW, connaît une activité soutenue. Cinquante-quatre accords de principe ont été délivrés pour une puissance totale de 261 MW, dont quinze projets sont déjà en service. Entre octobre 2024 et juin 2025, 186 nouveaux accords représentant 288 MW supplémentaires ont été attribués, principalement pour des centrales de 1 et 2 MW.
L’autoproduction, portée par les besoins des particuliers et des entreprises, poursuit sa progression. Le ministère estime à près de 400 MW la puissance installée en basse tension, dont 70 MW déjà mis en service, témoignant de l’appropriation croissante de l’énergie solaire par les consommateurs tunisiens.
La Société tunisienne d’électricité et du gaz (STEG) exploite déjà plusieurs centrales photovoltaïques. À Tozeur, les deux centrales de 10 MW chacune sont pleinement opérationnelles : Tozeur 1 fonctionne en mode industriel depuis avril 2022, tandis que Tozeur 2 est en marche industrielle depuis juin 2022.
Cette accélération du développement solaire se reflète dans les flux commerciaux. Selon un rapport du groupe de réflexion Ember, la Tunisie a importé 655 MW de panneaux photovoltaïques chinois entre juillet 2024 et juin 2025. Ce volume la place au sixième rang africain des importateurs de modules solaires, derrière le Maroc, l’Égypte et l’Algérie, qui ont dépassé les 850 MW sur la même période.
La Tunisie s’inscrit ainsi résolument dans la transition énergétique, avec des projets solaires qui contribuent progressivement à diversifier son mix énergétique et à réduire sa dépendance aux énergies fossiles.

Engagée pour la transition énergétique, je me consacre à l’exploration des opportunités offertes par l’énergie solaire et à son évolution. J’accompagne les professionnels du secteur et favorise les collaborations pour accélérer l’adoption de solutions durables et innovantes.
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