L’Observatoire du système électrique renouvelable 2024, publié par France Renouvelables, dresse un bilan complet de la situation énergétique française. Les conclusions sont sans appel : la France ne pourra sortir de sa dépendance aux énergies fossiles importées – qui représentent encore plus de 60 % de son mix énergétique – sans une accélération massive du développement des énergies renouvelables électriques et de l’électrification des usages.
Selon les projections de RTE, la consommation d’électricité en France devrait passer d’environ 495 TWh aujourd’hui à plus de 700 TWh en 2050. Cette augmentation s’explique par l’électrification croissante des transports, de l’industrie, du bâtiment et du numérique. Le solaire photovoltaïque et l’éolien, tant terrestre qu’en mer, constituent les piliers de cet effort collectif, accompagnés par le développement des solutions de flexibilité, de stockage et la modernisation des réseaux électriques.
Fin 2024, la France disposait de :
Ces filières doivent désormais accélérer leur développement pour répondre à la hausse de la demande et renforcer la souveraineté énergétique nationale, réduisant ainsi l’exposition aux chocs géopolitiques et à la volatilité des prix.
Au-delà de la production d’énergie, les énergies renouvelables représentent un véritable projet industriel, territorial et social. Ces filières structurent l’économie réelle avec plus de 80 000 emplois directs et plus de 150 sites industriels répartis sur l’ensemble du territoire. Chaque installation – parc éolien, centrale solaire ou base de maintenance – contribue à ancrer des savoir-faire stratégiques, à dynamiser l’économie locale et à développer des chaînes de valeur européennes essentielles à notre autonomie technologique.
Dans un contexte d’instabilité politique et économique, le maintien d’un cadre réglementaire stable et la visibilité pluriannuelle des politiques énergétiques deviennent des impératifs. Les entreprises du secteur ont besoin de signaux clairs et pérennes pour investir, recruter et innover. Selon l’Agence Internationale de l’Énergie, la stabilité réglementaire est l’un des facteurs clés du succès des transitions énergétiques.
Le soutien aux énergies renouvelables électriques, évalué à environ 5 milliards d’euros par an, permet d’économiser sur les 60 milliards d’euros d’importations fossiles annuelles (hors pic de 2022) et de réorienter les investissements vers des actifs productifs locaux.
La publication sans délai de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE3) apparaît essentielle pour rétablir la confiance des acteurs, protéger les 80 000 emplois existants et préparer la montée en puissance industrielle des prochaines années. Respecter les calendriers d’appels d’offres, garantir les raccordements et soutenir le développement du stockage constituent des conditions indispensables à la maîtrise de notre avenir énergétique.
Avec une électricité déjà massivement décarbonée, la France dispose d’un atout stratégique majeur en Europe. L’électrification, moteur de notre souveraineté et de notre réindustrialisation, doit s’engager immédiatement. C’est aujourd’hui que se construisent les infrastructures qui assureront l’indépendance énergétique de la France pour demain, comme le souligne également l’ADEME dans ses scénarios de transition énergétique.
État des lieux fin 2024 :
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