Transition énergétique au camp militaire de Canjuers : biomasse et solaire thermique

Le camp militaire de Canjuers, plus grand camp militaire d’Europe situé dans le Var, entame sa mue énergétique avec un ambitieux projet de transition écologique. Ces travaux d’envergure, débutés à l’automne 2025, permettront à terme de réduire la consommation d’énergie du camp de 43% et ses émissions de gaz à effet de serre de 90%, marquant ainsi une étape décisive dans la décarbonation des infrastructures militaires françaises.

Une chaufferie biomasse pour valoriser les ressources forestières

Le cœur du projet réside dans la construction d’une chaufferie biomasse alimentée par du bois-énergie issu des parcelles forestières du camp militaire. Cette approche circulaire permet de valoriser les ressources locales tout en réduisant la dépendance aux énergies fossiles. L’Office national des forêts, partenaire historique du ministère des Armées, assurera l’approvisionnement et la gestion durable de cette ressource.

Champ solaire thermique pour l’eau chaude sanitaire

Un champ solaire thermique de 3 250 m², équivalant à 2,2 MW de puissance, sera installé pour couvrir 100% des besoins en eau chaude sanitaire durant les mois d’été. Cette installation, parmi les plus importantes dédiées au solaire thermique en France, permettra de stocker l’énergie pour optimiser le fonctionnement du réseau de chaleur du camp, qui fera l’objet d’une modernisation complète.

Modernisation complète des infrastructures énergétiques

Le projet comprend également le démantèlement de l’ensemble des chaudières au fioul, conformément aux objectifs gouvernementaux. Le camp sera raccordé au réseau de chaleur via deux extensions de 1,5 km chacune et l’installation de 17 pompes à chaleur. Les bâtiments les plus énergivores bénéficieront d’isolation partielle, réduisant les consommations tout en améliorant le confort des occupants.

Un système de pilotage cyber-résilient

Un système de pilotage intelligent et cyber-résilient permettra de gérer en temps réel les installations techniques et d’optimiser la performance énergétique du site. Cette approche innovante s’inscrit dans la stratégie de résilience énergétique du ministère des Armées, visant à assurer la continuité opérationnelle des sites militaires.

Objectif : éradication du fioul d’ici 2031

Grâce au contrat de performance énergétique signé avec Dalkia le 13 mai 2024, la consommation énergétique du camp diminuera de plus de 40%. Les travaux, prévus jusqu’en 2027, généreront une économie d’environ deux millions d’euros sur la facture énergétique annuelle.

Ce projet s’inscrit pleinement dans la stratégie ministérielle de transition énergétique 2025-2030 du ministère des Armées, qui prévoit notamment l’éradication du fioul d’ici 2031. Comme le souligne l’ingénieur général Frédéric Guivarc’h, directeur du Service d’infrastructure de la défense Sud-Est : « Cette démarche vertueuse de décarbonation témoigne de l’engagement volontariste du ministère des Armées. »

Chiffres clés du projet

  • 43% de réduction de la consommation énergétique
  • 90% de baisse des émissions de gaz à effet de serre
  • 7 400 tonnes de CO2 évitées annuellement (équivalent de 3 700 véhicules retirés)
  • 51% d’énergies renouvelables utilisées sur le camp
  • 228 000 m² de surface bâtie, dont 153 000 m² chauffés
  • 35 000 hectares de terrain d’entraînement
  • 3 250 m² de panneaux solaires thermiques installés
  • 17 pompes à chaleur déployées

Ce projet exemplaire démontre la capacité des institutions publiques à mener des transitions énergétiques ambitieuses, combinant innovation technologique et gestion durable des ressources. Il s’inscrit dans la dynamique plus large de la transition énergétique française et pourrait servir de modèle pour d’autres sites militaires en Europe.

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