Alors que les réseaux électriques européens montrent des signes de saturation et que les périodes de prix négatifs se multiplient, l’hybridation solaire-stockage émerge comme la solution technique et économique la plus pertinente. Ze Energy, entreprise française créée en 2019 par Mathieu Lassagne, ancien d’Engie, se positionne comme un acteur majeur de cette transition énergétique grâce au développement de centrales hybrides innovantes.
L’expérience chilienne de Mathieu Lassagne dans le désert d’Atacama a révélé les défis fondamentaux auxquels est confronté le secteur des énergies renouvelables. « Nous avons subi de plein fouet le plafond de verre en matière de disponibilité du réseau et de cannibalisation », explique-t-il. Cette situation préfigure ce qui se produit aujourd’hui en France et en Europe, où les postes sources sont saturés et ne peuvent plus intégrer de nouvelles productions renouvelables sans de lourds travaux de renforcement.
Le projet de Vert illustre parfaitement les avantages de l’hybridation. Cette centrale solaire de 77 MW, initialement confrontée à des problèmes de raccordement avec une capacité réseau limitée à 50 MW, a été équipée de batteries de 29,6 MWh. Cette solution permet désormais d’évacuer la production dans un raccordement limité en lissant la production en journée. Résultat : le parc produit et stocke 90 GWh/an, avec une rentabilité soutenable et une stabilité renforcée grâce à un contrat d’achat d’énergie de 15 ans avec Orange.
Le stockage devient indispensable pour optimiser les investissements réseau et annuler les effets de cannibalisation. « Il ne sert à rien de dimensionner et de payer un raccordement au réseau pour la pointe de midi, aux heures où l’électricité ne vaut pas très cher », souligne Mathieu Lassagne. Les batteries permettent d’augmenter le facteur de charge des raccordements et de maximiser le taux d’utilisation de l’investissement réseau, ce qui bénéficie in fine aux consommateurs.
La France doit rapidement suivre l’exemple de pays comme l’Australie, où « il ne se construit plus de centrales solaires sans stockage », ou l’Allemagne, dont les appels d’offres Innovations intègrent désormais l’hybridation. Cette évolution est cruciale pour maîtriser les coûts publics, alors que « plus de solaire signifie aujourd’hui plus de cannibalisation et donc une augmentation du complément de rémunération ».
Ze Energy, qui compte une cinquantaine de salariés et dispose de 100 MW en exploitation, développe activement de nouveaux projets. La société prépare notamment une grappe de dix projets dans la Vienne associant 150 MW d’agrivoltaïsme et 150 MW de stockage. Elle envisage une levée de fonds en 2026 et étend ses activités en Allemagne et en Italie, où elle vient de remporter un appel d’offres pour un projet de 100 MW et 830 MWh.
Le repowering représente un débouché prometteur pour les solutions hybrides. « Lors des repowerings, les centrales peuvent sur une même surface gagner jusqu’à 80% de puissance en plus, avec un raccordement qui n’est pas forcément possible à envisager. Le stockage apporte la solution », précise Mathieu Lassagne. Si ce marché n’est pas encore mature en France, il devrait devenir d’actualité dans les deux à trois prochaines années.
Pour en savoir plus sur les enjeux du stockage d’énergie, consultez le rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie et les publications de la Commission de Régulation de l’Énergie.

Engagée pour la transition énergétique, je me consacre à l’exploration des opportunités offertes par l’énergie solaire et à son évolution. J’accompagne les professionnels du secteur et favorise les collaborations pour accélérer l’adoption de solutions durables et innovantes.
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