En 2025, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité belge Elia a réalisé une première historique en organisant simultanément trois enchères CRM (mécanisme de rémunération de la capacité). Ces mécanismes Y-4, Y-2 et Y-1 visent à garantir la sécurité d’approvisionnement électrique du pays face aux défis de la transition énergétique. Au total, 15 058 MW de capacité ont été sécurisés pour un coût de 125,4 millions d’euros, marquant une diminution significative par rapport aux 182,9 millions d’euros de l’année précédente.
Le mécanisme CRM constitue un instrument financier crucial qui incite les acteurs du marché à maintenir et développer des capacités de production électrique. Ce système de rémunération garantit la sécurité d’approvisionnement même dans un marché énergétique en pleine transformation, caractérisé par l’intégration croissante des énergies renouvelables intermittentes.
Les trois enchères simultanées présentaient des caractéristiques et horizons temporels distincts. Alors que le besoin en capacité était estimé à 13 916 MW, le système bénéficiera finalement de 15 058 MW répartis comme suit :
Elia souligne que « les résultats témoignent d’un marché compétitif, avec suffisamment de liquidité, et d’une forte contribution des batteries. De plus, le coût de la sécurité d’approvisionnement en 2026-2027 est plus bas qu’en 2025-2026 ».
L’enchère Y-1, concernant la période de livraison 2026-2027, a démontré une dynamique de marché favorable avec une offre (5 697 MW) dépassant la demande (4 556 MW contractés). Le coût total s’élève à 125,4 millions d’euros, soit 20,2 k€/MW, représentant une diminution notable par rapport aux 182,9 millions d’euros (25,7 k€/MW) de l’année précédente.
Le prix moyen pondéré s’établit à 14,1 k€/MW/an, se situant largement en dessous de l’Intermediate Price Cap (IPC) fixé à 22,7 k€/MW/an. Bien qu’aucune nouvelle capacité n’ait été nécessaire, 397 MW de nouvelle capacité provenant d’enchères Y-4 précédentes seront disponibles de manière anticipée dans le système.
L’enchère Y-2, première édition de ce type organisée en 2025, a permis de contracter 3 238 MW, portant la capacité totale déjà contractée pour cette période à 6 472 MW. Cette enchère visait à créer une opportunité supplémentaire pour assurer la sécurité d’approvisionnement à moyen terme.
Le prix final s’élève à 25,1 k€/MW/an, inférieur au Prix Maximum Intermédiaire (IPC) de 28,6 k€/MW/an. La composition de la capacité contractée inclut 3 010 MW de capacité existante, 66 MW de capacité existante nécessitant des adaptations mineures, et 162 MW de nouvelle capacité.
Une observation notable concerne le comportement des projets de batteries, dont nombreux ont préféré participer à l’enchère Y-4 plutôt qu’à l’enchère Y-2, probablement en raison de délais de réalisation moins contraignants.
Parmi les 2 177 MW de nouvelle capacité contractée toutes enchères confondues pour 2027-2028, on compte 1 617 MW de centrales à gaz à cycle combiné (CCGT) et 560 MW (1 146 MW nominaux) de batteries. Elia note que 353 MW sont reportés aux prochaines enchères, tandis qu’une dernière opportunité subsiste avec l’enchère Y-1 prévue en 2026.
L’enchère Y-4, concernant la période la plus éloignée, a permis de contracter 4 690 MW, portant la capacité totale déjà sécurisée pour 2029-2030 à 7 199 MW. Le prix s’établit à 27,3 k€/MW/an, comparable à celui de l’année précédente.
La composition de ce volume inclut 2 762 MW de capacité existante sous contrat d’un an, 1 749 MW de capacité existante sous contrat pluriannuel, 179 MW de nouvelles batteries (525 MW nominaux) réparties sur 11 projets, et 239 MW de gestion de la demande.
L’offre globale de 4 998 MW a dépassé la demande corrigée de 4 694 MW, démontrant l’intérêt des investisseurs pour le mécanisme CRM à long terme. Sur les 69 unités CRM participantes, 65 ont été sélectionnées, représentant un volume global de 4 690 MW.
Ces résultats d’enchères CRM historiques démontrent la maturité croissante du marché de la capacité en Belgique. La Commission de Régulation de l’Électricité et du Gaz (CREG) suit attentivement l’évolution de ces mécanismes qui jouent un rôle essentiel dans la transition énergétique.
La contribution significative des technologies de stockage par batteries et de la gestion de la demande reflète l’évolution du mix électrique belge vers une plus grande flexibilité. Ces résultats s’inscrivent dans la stratégie énergétique nationale visant à assurer la sécurité d’approvisionnement tout en accélérant la décarbonation du secteur électrique.
Elia observe que plusieurs projets de batteries ayant obtenu des contrats Y-4 contribuent déjà de manière anticipée à la sécurité d’approvisionnement, tandis que d’autres projets nécessitent encore des clarifications techniques ou administratives avant de pouvoir pleinement participer au mécanisme.

Engagée pour la transition énergétique, je me consacre à l’exploration des opportunités offertes par l’énergie solaire et à son évolution. J’accompagne les professionnels du secteur et favorise les collaborations pour accélérer l’adoption de solutions durables et innovantes.
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