Le gouvernement a confié une mission d’audit stratégique à deux figures majeures du secteur énergétique français : Jean-Bernard Lévy, ancien PDG d’EDF et président du Conseil Français de l’Énergie, et Thierry Tuot, conseiller d’État et ancien directeur général de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Leur objectif : réviser et optimiser les mécanismes de soutien public aux énergies renouvelables électriques et au stockage, afin d’assurer la soutenabilité budgétaire et l’efficacité de la transition énergétique française.
Cette mission intervient dans un contexte de tension budgétaire et de maturité croissante des filières renouvelables. Les dispositifs de soutien, financés par l’État, font l’objet d’un examen approfondi pour les rendre plus efficaces et mieux partagés entre acteurs publics et privés. La mission devra notamment se pencher sur la répartition des risques et les leviers de financement privé. Ses conclusions, attendues sous trois mois, doivent proposer des pistes pour le stockage d’électricité et les moyens de flexibilité, cruciaux pour la stabilité du réseau. Le gouvernement a précisé que cette mission était distincte de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE), qui fixe les volumes et la stratégie à long terme.
L’annonce a provoqué des réactions vives, notamment de la part de Jules Nyssen, président du Syndicat des Énergies Renouvelables (SER). Il a initialement exprimé son émotion, pointant le paradoxe de confier cet audit à un ancien PDG d’EDF, opérateur historique du nucléaire. Après un échange avec Jean-Bernard Lévy, il a présenté ses excuses pour la forme de ses propos, tout en réitérant l’inquiétude des filières renouvelables face à un nouvel audit et le besoin de neutralité. Il a également salué l’action de l’ancien dirigeant d’EDF en faveur du développement des renouvelables.
Daniel Bour, président du syndicat Enerplan, a adopté une posture plus apaisée. Il plaide pour une position commune des syndicats et réitère une demande ancienne : la création d’un observatoire indépendant des coûts, couvrant à la fois les énergies renouvelables et le nucléaire. Cet outil permettrait, selon lui, une transparence complète sur les coûts réels de chaque filière, incluant la fiscalité, les raccordements et les charges réglementaires.
Au-delà de l’audit, le secteur solaire français fait face à des défis conjoncturels. Daniel Bour alerte sur un « moratoire de fait » dû aux retards des appels d’offres et à l’absence de PPE publiée. Cette incertitude pèse lourdement sur les PME du secteur. Parallèlement, le développement du stockage et de la flexibilité est identifié comme une priorité absolue pour garantir l’équilibre du réseau et la compétitivité des renouvelables. Enerplan vise un coût du solaire piloté et stocké inférieur à 70 €/MWh.
La mission Lévy-Tuot cristallise les tensions et les attentes d’un secteur en pleine transformation. Si la légitimité technique des auditeurs est reconnue, leur nomination interroge sur la perception de neutralité. L’enjeu final dépasse la simple optimisation des soutiens : il s’agit de construire un cadre financier stable et transparent qui mobilise toutes les filières de production décarbonée, dans l’intérêt de la sécurité électrique et de la transition climatique de la France.

Engagée pour la transition énergétique, je me consacre à l’exploration des opportunités offertes par l’énergie solaire et à son évolution. J’accompagne les professionnels du secteur et favorise les collaborations pour accélérer l’adoption de solutions durables et innovantes.
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