Dans un tournant historique, les énergies solaire et éolienne ont dépassé la production électrique du charbon en 2024, marquant une étape significative dans la transition énergétique mondiale. Cependant, cette progression masque un ralentissement inquiétant de la croissance des énergies vertes, principalement dû aux changements politiques aux États-Unis et en Chine.
L’ambitieux objectif de triplement des capacités renouvelables d’ici 2030, fixé lors de la COP28, semble désormais compromis selon les dernières analyses de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Alors que l’agence estimait cet objectif réalisable l’an dernier, son dernier rapport annuel révèle que la capacité mondiale d’énergie renouvelable devrait plutôt « atteindre 2,6 fois son niveau de 2022 d’ici 2030 ».
Les données du centre de réflexion Ember confirment cette tendance : au premier semestre 2024, les énergies renouvelables représentaient 34,3% de l’électricité mondiale, dépassant ainsi le charbon (33,1%) et le gaz (23%). Malgorzata Wiatros-Motyka, analyste chez Ember, souligne que « le solaire et l’éolien connaissent désormais une croissance suffisamment rapide pour répondre à la demande mondiale croissante en électricité ».
L’AIE identifie deux facteurs principaux expliquant ce ralentissement :
L’AIE prévoit désormais une augmentation de la capacité mondiale d’énergie renouvelable de 4.600 gigawatts (GW) d’ici 2030, soit « environ l’équivalent de la capacité de production totale de la Chine, de l’Union européenne et du Japon réunis ». Cette estimation représente une révision significative par rapport aux 5.500 GW anticipés l’an dernier.
Malgré ce ralentissement, l’AIE note que « ces ajustements sont en partie compensés par le dynamisme d’autres régions ». Plusieurs marchés affichent en effet des performances encourageantes :
Le solaire photovoltaïque représentera à lui seul environ 80% de l’augmentation mondiale des capacités renouvelables au cours des cinq prochaines années. Viennent ensuite par ordre d’importance :
La géothermie atteint des « sommets historiques » dans des marchés clés comme les États-Unis, le Japon ou l’Indonésie. L’hydroélectricité connaît également un regain d’intérêt grâce aux stations de transfert d’énergie par pompage, essentielles pour équilibrer les réseaux électriques.
L’AIE souligne que « le déploiement des énergies renouvelables a déjà permis de réduire considérablement les besoins d’importation de carburant dans de nombreux pays ». Cependant, l’intégration de ces énergies intermittentes nécessite une adaptation des réseaux électriques.
D’ici 2030, les énergies renouvelables devraient produire près de 30% de l’approvisionnement mondial en électricité, soit le double d’aujourd’hui. Cette croissance exige le développement de solutions de flexibilité comme :
Ces innovations sont cruciales pour éviter les phénomènes de prix négatifs et optimiser l’utilisation des énergies renouvelables dans le mix énergétique mondial.
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