Le gouvernement français a officiellement lancé l’Observatoire national de l’agrivoltaïsme, une initiative majeure issue de la loi du 10 mars 2023 relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables (loi APER). Placé sous la responsabilité de l’Agence de la transition écologique (Ademe), cet observatoire constitue un outil essentiel pour suivre et encadrer le développement de cette filière émergente qui combine production agricole et énergétique.
La loi APER a défini pour la première fois dans le droit français le concept d’agrivoltaïsme, le caractérisant comme une installation de production d’électricité utilisant l’énergie solaire dont les modules sont situés sur une parcelle agricole tout en permettant de maintenir ou de développer l’activité agricole. L’Ademe s’est vu confier la mission de réaliser un suivi statistique et une étude approfondie du développement de cette pratique sur le territoire national.
L’étude initiale de l’Observatoire s’est concentrée sur cinq régions représentatives : Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Bourgogne-Franche-Comté et La Réunion. Le recensement a identifié plus de 1 600 projets photovoltaïques sur terrains agricoles, tous stades de développement confondus, témoignant d’une dynamique forte de déploiement.
Parmi les projets identifiés, 218 installations photovoltaïques sur fonciers agricoles (principalement autorisées avant l’entrée en vigueur de la loi APER) représentent une puissance cumulée de plus de 2,2 GWc. Actuellement, 121 installations sont en exploitation. La majorité de ces installations sont des structures fixes ou des serres photovoltaïques, tandis qu’une partie repose sur des structures mobiles. Les productions agricoles associées se répartissent de façon équilibrée entre cultures et élevage.
L’Observatoire national de l’agrivoltaïsme se veut bien plus qu’une simple base de données. Il constitue une plateforme d’information centralisée destinée aux acteurs de la filière, à l’administration, aux enseignants, aux chercheurs et au grand public. On y trouve notamment une cartographie des installations photovoltaïques sur terrains agricoles, des documents de référence et des outils d’aide au montage de projets.
La deuxième phase de l’étude, prévue pour s’achever début 2026, étendra le panorama à l’ensemble du territoire national. L’Observatoire sera régulièrement enrichi avec la mise en service de nouvelles installations, notamment celles autorisées dans le cadre de la loi APER, ainsi qu’avec les premiers résultats de performance agricole et énergétique des projets. Cette approche progressive permettra d’affiner les dispositifs d’accompagnement et de cadrage réglementaire.
Le développement de l’agrivoltaïsme s’inscrit dans la stratégie française de transition énergétique, visant à multiplier par dix la puissance du parc solaire photovoltaïque d’ici 2050. Selon le Ministère de la Transition écologique, cette filière représente un potentiel important pour concilier sécurité alimentaire et production d’énergie décarbonée, à condition d’être correctement encadrée pour éviter les dérives.
L’Observatoire national de l’agrivoltaïsme jouera donc un rôle crucial pour garantir que ces installations respectent l’impératif de maintien de l’activité agricole primaire, tout en contribuant aux objectifs climatiques de la France. Les données recueillies permettront d’alimenter les réflexions sur l’évolution du cadre réglementaire et d’orienter les futurs projets vers des modèles véritablement vertueux.

Engagée pour la transition énergétique, je me consacre à l’exploration des opportunités offertes par l’énergie solaire et à son évolution. J’accompagne les professionnels du secteur et favorise les collaborations pour accélérer l’adoption de solutions durables et innovantes.
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