Dans une initiative majeure pour la transition énergétique, l’Allemagne et l’Italie unissent leurs forces pour accélérer le développement de l’hydrogène vert sur le continent africain. L’Allemagne a annoncé un engagement de 30 millions d’euros, complété par une contribution de 5 millions d’euros de l’Italie, pour financer le nouveau programme dédié du Fonds pour l’énergie durable en Afrique (SEFA). Ce fonds, géré par la Banque africaine de développement (BAD), vise à structurer une filière d’avenir tout en sécurisant les futurs approvisionnements de l’Europe.

Un fonds pour réduire les risques et attirer les investisseurs

L’objectif principal de cette enveloppe de 35 millions d’euros est de réduire les risques liés aux projets d’hydrogène vert en Afrique. Le SEFA utilisera ces fonds pour octroyer des prêts concessionnels, une forme de financement à conditions avantageuses, afin de rendre les projets plus bancables et d’attirer les investisseurs privés. Les premiers appels à projets devraient être lancés d’ici 2026. Les financements seront ciblés vers des pays présentant un cadre politique favorable, un fort potentiel en énergies renouvelables (solaire, éolien) et une gestion durable des ressources en eau, essentielle à la production d’hydrogène par électrolyse.

Une stratégie au service de la sécurité énergétique et du développement

Cet investissement s’inscrit dans une double perspective. Pour l’Europe, et notamment l’Allemagne, il s’agit de diversifier ses sources d’énergie et de préparer des importations futures d’hydrogène décarboné, cruciales pour atteindre la neutralité carbone. Katharina Stasch, du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), a souligné cet aspect stratégique.

Pour l’Afrique, le programme promet un véritable transfert de technologie et de compétences. Il ne se limite pas à la production d’hydrogène pour l’exportation, mais inclut un soutien à la formation, au développement des infrastructures locales, et même à l’assemblage et la fabrication de composants comme les électrolyseurs. Cette approche vise à créer des emplois et une chaîne de valeur industrielle sur le continent, en partageant les meilleures pratiques en matière de régulation et de financement.

L’hydrogène vert, un pilier de la transition mondiale

L’hydrogène vert, produit par électrolyse de l’eau en utilisant de l’électricité d’origine renouvelable, est considéré comme un vecteur énergétique essentiel pour décarboner des secteurs comme l’industrie lourde ou le transport longue distance. L’Afrique, avec son immense potentiel solaire et éolien, est en position de devenir un acteur clé de ce marché émergent. Des initiatives comme celle du Corridor d’hydrogène vert d’Afrique australe démontrent déjà cet ambitieux potentiel.

Une coopération européenne concrète

Aux côtés de l’Allemagne, l’Italie confirme son intérêt pour la filière en injectant directement 5 millions d’euros dans le capital du SEFA pour 2025. Cette collaboration bilatérale renforce l’engagement de l’Union européenne en faveur d’un partenariat équitable avec l’Afrique, mêlant sécurité énergétique et développement économique durable. Elle intervient dans un contexte où de nombreux pays, comme le Maroc, la Namibie ou l’Égypte, ont déjà lancé des stratégies nationales ambitieuses pour l’hydrogène vert.

Ce programme germano-italien marque une étape importante. En fournissant un capital patient et en partageant l’expertise technique, il a pour ambition de débloquer les premiers gigawatts de capacité de production d’hydrogène vert en Afrique, créant ainsi une dynamique bénéfique pour la croissance verte des deux continents.


Abonnez-vous maintenant à la Newsletter.
Inscription gratuite !

Commentaires

  • Il n'y a pas encore de commentaires.
Ajouter un commentaire