La communauté internationale des énergies renouvelables exprime une profonde déception face aux résultats de la COP30 qui s’est tenue à Belém, au Brésil. Malgré les attentes élevées créées par l’élan de la COP28, cette nouvelle conférence climatique n’a pas répondu aux ambitions nécessaires pour accélérer la transition énergétique mondiale.

Un recul par rapport aux engagements précédents

La COP28 avait établi un alignement politique historique pour éloigner le monde des combustibles fossiles et augmenter le déploiement des énergies renouvelables. La COP30 devait constituer une étape décisive vers la mise en œuvre concrète de ces engagements. Cependant, le texte final manque cruellement de précisions sur des aspects essentiels comme le financement, le transfert de technologie et le renforcement des capacités.

Rana Adib, directrice exécutive de REN21, souligne que « bien que la COP30 n’ait pas su refléter l’élan réel derrière les renouvelables, rien ne peut arrêter ce qui se passe déjà sur les marchés et les économies. Les énergies renouvelables sont désormais l’option la plus abordable et la plus fiable ».

L’absence cruciale mention sur les combustibles fossiles

L’un des plus grands échecs de la COP30 réside dans l’omission de toute référence explicite à l’élimination progressive des combustibles fossiles. Cette absence marque un recul significatif par rapport aux progrès réalisés lors des conférences précédentes et risque de ralentir les investissements nécessaires à la transition énergétique.

Rosilena Lindo Riggs, membre de REN21 et ancienne secrétaire à l’Énergie du Panama, déplore que « le résultat de la COP30 néglige le droit fondamental à la vie. En évitant des décisions concrètes visant à éliminer progressivement les combustibles fossiles — responsables d’un décès sur cinq dans le monde — les dirigeants ont manqué une opportunité vitale ».

Des avancées malgré tout en marge des négociations

Malgré les déceptions liées au texte officiel, plusieurs initiatives prometteuses ont émergé en marge de la COP30 :

La déclaration de Belém sur la transition juste

Soutenue par 90 pays, cette déclaration établit une feuille de route mondiale pour guider les plans de transition équitables vers l’abandon des combustibles fossiles.

L’annonce de la conférence internationale sur la transition juste

La Colombie et les Pays-Bas ont annoncé qu’ils coorganiseront la première Conférence internationale sur la transition juste hors des combustibles fossiles.

L’engagement financier pour les réseaux et le stockage

L’Alliance Utilities for Net Zero a engagé 148 milliards de dollars par année pour moderniser les infrastructures énergétiques, complétant les engagements des banques multilatérales de développement.

Le financement de l’adaptation : des ambitions sans moyens concrets

La COP30 a appelé à tripler le financement de l’adaptation d’ici 2035, avec un objectif intermédiaire de doublement d’ici 2025. Cependant, cet engagement non contraignant manque de voies de mise en œuvre claires, particulièrement pour les énergies renouvelables.

Selon les données du Climate Action Tracker, le déficit de financement pour l’adaptation s’élève à 365 milliards de dollars par an, alors que les pays en développement n’ont reçu que 26 milliards de dollars de financement public international en 2023.

La déclaration de Belém sur l’industrialisation verte mondiale

REN21 salue cette déclaration qui place l’industrialisation verte au cœur des stratégies climatiques et de développement. Elle reconnaît que les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et les chaînes de valeur durables sont fondamentales pour la décarbonisation de l’industrie lourde.

Cette initiative crée des conditions favorables au développement des industries d’énergie renouvelable worldwide, particulièrement dans les économies émergentes et en développement.

Perspectives d’avenir malgré les déceptions

Malgré les résultats mitigés de la COP30, la transition énergétique continue de progresser grâce aux forces du marché et à l’engagement croissant des acteurs non étatiques. Comme le rappelle Rana Adib : « La transition est motivée par la nécessité et les preuves — et non par les textes de négociation ».

L’Agence Internationale de l’Énergie confirme que les énergies renouvelables représentent désormais la source d’électricité la moins chère dans la majorité des régions du monde, ce qui devrait continuer à驱动 leur adoption malgré les lacunes des accords internationaux.

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