Dans un mouvement visant à accélérer la transition verte, la Commission européenne a franchi une étape décisive en adressant, ce jeudi, des avis motivés à huit États membres. La Grèce, la France, l’Italie, Chypre, le Portugal, la Hongrie, Malte et la Pologne sont mis en cause pour la transposition incomplète de la directive (UE) 2023/2413 sur la promotion des énergies renouvelables. Cette procédure d’infraction marque une escalade dans la pression de Bruxelles pour une application effective des règles climatiques.
Adoptée en 2023, la directive (UE) 2023/2413 est un pilier du pacte vert pour l’Europe et du paquet « Fit for 55 ». Elle vise à porter la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute de l’UE à au moins 42,5 % d’ici 2030, avec une ambition d’atteindre 45%. Les États membres devaient notifier la transposition complète de cette directive au plus tard le 21 mai 2025, avec une échéance anticipée au 1er juillet 2024 pour des dispositions clés sur la simplification des procédures d’octroi de permis.
Contrairement aux cadres précédents, cette directive étend son champ d’action bien au-delà du secteur électrique. Elle fixe ou renforce des objectifs contraignants dans plusieurs domaines clés :
Pour atteindre ces objectifs, le texte prévoit des leviers opérationnels essentiels :
Cette action en justice n’est pas une première mise en garde. En juillet 2025, la Commission avait déjà envoyé des lettres de mise en demeure à 26 États membres pour transposition partielle. Après examen des réponses, elle a décidé de passer à l’étape supérieure pour huit pays, distinguant deux situations :
Les pays concernés disposent désormais d’un délai de deux mois pour répondre et rectifier la situation. En l’absence de réponse satisfaisante, la Commission pourra saisir la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) et demander l’imposition de sanctions financières potentielles.
Cette procédure d’infraction envoie un signal politique fort à un moment critique. Dans un contexte de relance de la compétition industrielle mondiale, illustrée par le Inflation Reduction Act américain, et de nécessité de renforcer la souveraineté énergétique après la crise des prix, Bruxelles considère que les retards réglementaires sont inacceptables.
Une mise en œuvre rapide et complète de la directive sur les énergies renouvelables est perçue comme un levier indispensable pour :
Pour des pays comme la France, souvent présentée en leader climatique, ce rappel à l’ordre constitue un test de crédibilité sur la concrétisation de ses engagements européens et internationaux. L’efficacité de la transition énergétique européenne dépend désormais de la capacité des États membres à traduire les ambitions législatives en actions tangibles sur le terrain.

Engagée pour la transition énergétique, je me consacre à l’exploration des opportunités offertes par l’énergie solaire et à son évolution. J’accompagne les professionnels du secteur et favorise les collaborations pour accélérer l’adoption de solutions durables et innovantes.
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