Face à la domination chinoise sur les technologies vertes, la France tente de reprendre la main. Batteries, panneaux solaires, électrolyseurs : l’État investit massivement pour faire émerger une industrie locale de l’énergie décarbonée. Mais entre ambitions affichées et réalité industrielle, la question se pose : peut-on vraiment relocaliser la production de composants clefs de la transition énergétique sur le sol français ?
L’Europe a longtemps sous-estimé l’importance des chaînes de valeur industrielles dans les technologies vertes. Résultat : la quasi-totalité des panneaux solaires, des batteries et des électrolyseurs installés en France sont importés, notamment de Chine.
Cette dépendance pose un double problème :
Reprendre le contrôle industriel sur ces filières devient donc une priorité stratégique. C’est dans ce contexte que sont nés les projets de « gigafactories », ces méga-usines censées produire à grande échelle batteries, panneaux et autres équipements.
Start-up grenobloise soutenue par Renault, Schneider Electric et l’État. Objectif : produire 16 GWh de batteries par an dès 2025, puis monter à 50 GWh. 2 000 emplois directs attendus.
Joint-venture entre Stellantis, TotalEnergies et Mercedes. La première gigafactory française est déjà en production depuis 2023, avec une montée en puissance prévue jusqu’à 40 GWh.
Projet taïwanais soutenu par le plan France 2030. Une usine de batteries solides devrait voir le jour à l’horizon 2026.
Les batteries sont la filière la plus avancée, car tirée par la demande automobile. La volonté européenne de bannir les moteurs thermiques d’ici 2035 accélère encore le mouvement.
Le marché est ultra-concurrentiel, avec des prix écrasés par la surproduction asiatique. Relocaliser le solaire en France est un défi technologique et économique.
Projet ambitieux porté par l’alliance européenne InnoEnergy. Objectif : produire 5 GW de panneaux solaires par an d’ici 2027, soit l’équivalent de 10 millions de modules. 1 700 emplois à la clé.
Start-up industrielle fondée par Xavier Barbaro (ex-NeoEN), avec le soutien de plusieurs acteurs publics et privés. Visée : 5 GW de panneaux dès 2025, avec une ambition claire de souveraineté industrielle.
Ces projets sont prometteurs, mais restent très en retard par rapport aux géants asiatiques, tant en volume qu’en compétitivité prix. Ils auront besoin d’un soutien massif de l’État et de l’UE, sous forme de subventions, achats publics ou régulations.
Le plan France 2030 prévoit 10 milliards d’euros pour l’industrie verte, dont une large part dédiée aux gigafactories. La Banque des Territoires, Bpifrance et les collectivités locales sont aussi mises à contribution.
Mais la concurrence est rude : les États-Unis, avec l’Inflation Reduction Act (IRA), proposent des subventions bien plus généreuses. Résultat : certains industriels hésitent à choisir l’Europe.
Relocaliser ne signifie pas seulement produire « chez nous ». C’est aussi :
Le succès des gigafactories sera un test grandeur nature de la capacité de la France à redevenir une nation industrielle verte.
Reportage de BFM Business – Janvier 2025
Découvrez le projet Holosolis, future plus grande usine de panneaux solaires d’Europe, implantée à Hambach (Moselle). Objectif : 5 GW de capacité annuelle, plus de 1 900 emplois, pour contrer la domination asiatique.
Le lancement de la première gigafactory française de batteries dans le Pas-de-Calais. Une étape majeure dans la constitution d’une « battery valley » à la française.
Présentation du projet Carbon, porté par l’entrepreneur Xavier Barbaro, qui vise à produire 5 GW de panneaux photovoltaïques par an à Fos-sur-Mer, en Provence.
Une analyse accessible de l’impact du solaire bon marché chinois sur les filières européennes.
La France a pris conscience de son retard industriel dans les technologies de la transition énergétique. Les gigafactories incarnent une volonté de reprendre la main, de créer de l’emploi local et de sécuriser nos approvisionnements.
Mais pour réussir, il faudra plus que des annonces politiques : une vraie stratégie industrielle, des financements solides, et une mobilisation collective sur le long terme.
Engagée pour la transition énergétique, je me consacre à l’exploration des opportunités offertes par l’énergie solaire et à son évolution. J’accompagne les professionnels du secteur et favorise les collaborations pour accélérer l’adoption de solutions durables et innovantes.
Abonnez-vous maintenant à la Newsletter.
Inscription gratuite !