L’ombre du moratoire qui planait sur l’ensemble de la filière solaire française s’est fracassée ce dimanche 7 juillet dernier sur le front républicain. Le Rassemblement National qui ne cesse de progresser sur le plan électoral a encore une fois butté sur ce plafond de verre d’une union nationale dirimante à sa prise de pouvoir. Les désistements généralisés du NFP et d’Ensemble ont eu pour effet de barrer la route à de nombreux députés RN qui s’y voyaient déjà. Le RN n’est parvenu qu’à séduire un électeur sur trois…
Le danger qui menaçait les filières renouvelables s’est éloigné dès les premières estimations. Avec un grand soulagement. Car le RN continue de faire peur. Un ressentiment particulièrement perçu pendant la campagne des législatives dans les allées du salon Intersolar de Munich. Les acteurs de la filière n’en menaient pas large. En matière de politique énergétique, le RN volontiers climato-sceptique, en pince en effet davantage pour le nucléaire et le gaz russe que pour le solaire ou l’éolien. C’est un fait…
Alors certes, maintenant que tout danger imminent de moratoire est évité que va-t-il advenir de la politique énergétique française avec cette nouvelle configuration d’hémicycle ? Qu’en sera-t-il du jour d’après pour les renouvelables ? Le NFP arrivé en tête ne dispose que d’une majorité relative. Au sein du NFP, des divergences autour de la politique énergétique existent et Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise, ne le nie pas. Le PC demeure très pro-nucléaire là où LFI et Les Ecologistes -EELV ne veulent pas en entendre parler et plébiscitent largement les renouvelables. Sur ce thème, le PS aurait plutôt tendance à marcher sur deux jambes. La problématique énergétique fait donc débat à gauche. A la recherche d’un consensus !
Dans le cas d’une hypothétique grande coalition avec une ouverture d’une partie du NFP vers le centre droit et les macronistes et pourquoi pas quelques LR, des concessions seraient à prévoir pour ménager les convictions affichées de chacun des parties en matière énergétique. Le nucléaire trouverait à n’en pas douter un écho favorable au sein de cette coalition. Il faudrait cependant en contrepartie faire un effort sur les renouvelables pour satisfaire Verts et Insoumis mais aussi quelques centristes et macronistes.
Cet art du compromis devrait un tantinet profiter à l’énergie solaire, énergie la plus consensuelle acceptée par tous. En Allemagne, les coalitions qui gouvernent le pays depuis des lustres ont montré que les choix dictés par la raison, comme un grand plan de solarisation du pays avec une énergie compétitive, l’emportait face aux postures idéologiques. Mais la France reste la France… et l’idée même d’une coalition dans un pays ultra polarisé doit déjà faire son chemin ! Pour ne pas bloquer le pays à l’heure de l’urgence climatique et sociale. Et de finir par cet apophtegme de John Lewis, militant noir américain des droits civiques : « Nous avons construit une coalition de conscience, et nous pouvons le faire à nouveau, et nous pouvons aller de l’avant et aider à racheter l’âme de l’Amérique ». Jusqu’à racheter l’âme d’une France qui a su réagir par un remarquable sursaut républicain et qui doit désormais, au nom du peuple souverain, éviter de se mettre en sursis…
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