Dans la transition énergétique mondiale, les batteries de stockage représentent un enjeu technologique et économique crucial. La Chine a su positionner sa stratégie industrielle pour dominer ce secteur, devenant ainsi un acteur incontournable dans la chaîne de valeur du stockage d’énergie, particulièrement pour les installations solaires.
La Chine maîtrise aujourd’hui plus de 80% des étapes critiques de la production des batteries lithium-ion. Cette domination s’étend de l’extraction des matières premières rares jusqu’à la fabrication des cellules et assemblages finaux. Plusieurs facteurs expliquent cette position dominante :
Les entreprises chinoises comme CATL, BYD et EVE Energy ont considérablement fait baisser le coût des batteries, permettant une démocratisation du stockage pour les particuliers et les centrales solaires. Entre 2010 et 2023, le prix des batteries lithium-ion a chuté de près de 90%, rendant les systèmes solaires avec stockage économiquement viables dans de nombreuses régions.
Cette domination chinoise a des conséquences directes pour les professionnels du solaire. D’une part, elle permet une baisse significative des coûts des systèmes de stockage, facilitant l’autoconsommation et la stabilisation des réseaux. D’autre part, elle crée une dépendance stratégique que de nombreux pays tentent de réduire en développant leurs propres capacités de production.
En moins de deux décennies, la Chine est passée du statut d’usine mondiale à celui de centre névralgique de l’innovation énergétique. Près de 80 % des batteries lithium-ion produites dans le monde sortent aujourd’hui d’usines chinoises.
Des géants comme CATL, BYD ou EVE Energy fournissent aussi bien les constructeurs automobiles que les opérateurs de stockage stationnaire pour les centrales solaires et les réseaux électriques.
Leur avance ne se limite pas à la capacité de production. La Chine maîtrise également les procédés de raffinage et de transformation des matières premières — lithium, cobalt, nickel, manganèse — étapes essentielles à la fabrication des cellules. Résultat : même lorsqu’une batterie est assemblée en Europe ou aux États-Unis, une grande partie de ses composants vient encore de Chine.
Ce succès n’est pas le fruit du hasard. Depuis le début des années 2000, Pékin a fait du stockage d’énergie un pilier de sa politique industrielle. Subventions massives, financement public de la recherche, partenariats avec les entreprises locales, tout a été orchestré pour créer un écosystème complet autour des batteries.
Le gouvernement chinois a aussi anticipé la demande mondiale. En investissant dans des mines en Afrique, en Amérique du Sud ou en Asie, la Chine a sécurisé l’accès aux métaux critiques indispensables à ses usines.
Cette politique d’“intégration verticale” — de la mine jusqu’à la batterie finie — lui assure aujourd’hui un contrôle quasi total de la chaîne d’approvisionnement mondiale.
Face à cette domination, l’Europe tente de réagir. Plusieurs projets de “gigafactories” voient le jour, portés par des acteurs comme Northvolt, Verkor ou ACC (coentreprise entre Stellantis, TotalEnergies et Mercedes).
L’objectif est clair : réduire la dépendance vis-à-vis de la Chine et créer une filière européenne compétitive, capable d’alimenter à la fois le marché de l’automobile électrique et celui du stockage solaire.
Mais la route est encore longue. Les coûts de production restent plus élevés qu’en Asie, les approvisionnements en matières premières sont limités, et la dépendance aux technologies chinoises persiste.
Résultat : une grande partie des batteries installées dans les systèmes solaires européens provient encore de fabricants chinois, plus compétitifs et technologiquement en avance.
Le développement du solaire ne peut se concevoir sans une solution fiable de stockage. Les batteries jouent un rôle crucial pour stabiliser les réseaux, optimiser l’autoconsommation, et sécuriser l’approvisionnement énergétique.
La Chine l’a compris avant tout le monde. En produisant massivement des batteries moins chères, elle a rendu possible l’essor de l’énergie solaire dans de nombreux pays.
Mais cette dépendance soulève aussi des questions stratégiques. Si l’Europe veut atteindre ses objectifs de neutralité carbone et d’indépendance énergétique, elle devra investir massivement dans la recherche sur les batteries de nouvelle génération — sodium-ion, solides ou recyclées — et renforcer la relocalisation de sa production.
À l’horizon 2030, la Chine devrait conserver une position dominante, mais la compétition s’intensifie. L’Inde, les États-Unis et l’Union européenne multiplient les projets de production locale, tandis que les innovations sur les batteries non lithium offrent de nouvelles perspectives.
Cependant, la Chine garde un avantage décisif : un écosystème intégré, une main-d’œuvre qualifiée, et une vision stratégique à long terme.
Pour les particuliers et les entreprises investissant dans le solaire, cette réalité a un double visage : des batteries de plus en plus performantes et abordables, mais une dépendance persistante vis-à-vis de l’Empire du Milieu.
Le défi des prochaines années sera donc de trouver le bon équilibre entre accessibilité économique et souveraineté énergétique — un enjeu crucial pour l’avenir du solaire européen.
Face à cette hégémonie, l’Europe et les États-Unis accélèrent leurs investissements dans des gigafactories locales. Cependant, la Chine conserve une avance technologique et économique significative, notamment dans le développement des batteries sodium-ion et d’autres technologies émergentes. La question du recyclage et de la durabilité environnementale représente également un défi majeur que l’industrie devra résoudre.
Engagée pour la transition énergétique, je me consacre à l’exploration des opportunités offertes par l’énergie solaire et à son évolution. J’accompagne les professionnels du secteur et favorise les collaborations pour accélérer l’adoption de solutions durables et innovantes.
Abonnez-vous maintenant à la Newsletter.
Inscription gratuite !