Le Ministère de la Transition écologique a publié les résultats de la quatrième période de l’appel d’offres (AO) « Technologies neutres » du PPE2. Ce cru confirme la dynamique solaire du marché, avec 36 lauréats pour une puissance attribuée de 507,7 MWc, dépassant légèrement le volume appelé de 500 MWc. Cette période marque un tournant avec une exclusivité photovoltaïque et révèle les ajustements stratégiques en cours, sous l’œil de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).

Un paysage dominé par le solaire et l’agrivoltaïque

Pour la première fois dans l’histoire de cet appel d’offres, seuls des projets photovoltaïques ont été retenus, aucun projet éolien n’ayant été lauréat. Cette période souligne également la montée en puissance de l’agrivoltaïsme, avec une part significative de projets combinant production d’énergie et activité agricole. Cette tendance confirme l’attrait des développeurs pour des modèles qui valorisent les surfaces et répondent à des critères de durabilité plus exigeants.

Photosol en tête avec un projet phare de 44 MWc

Le développeur Photosol se distingue comme le grand gagnant de cette période, remportant à lui seul 129,2 MWc. Son projet le plus emblématique, une centrale de 44 MWc située dans le Loir-et-Cher, est le plus puissant de cette tranche. Cette performance illustre la concentration du marché et la capacité des acteurs historiques à mener des projets de grande envergure.

Baisse des prix et répartition géographique inégale

Le prix moyen pondéré de cette quatrième période s’établit à 74,13 €/MWh, en baisse de 6,47 € par rapport à la période précédente. Cette tendance à la baisse, après un pic observé fin 2023, reflète une optimisation des coûts et une concurrence accrue.

Géographiquement, les projets se concentrent majoritairement dans le centre et le sud de la France. Le département du Cher (18) est le plus représenté. À l’inverse, les régions du nord et du nord-est restent sous-représentées, avec seulement un ou deux projets isolés, mettant en lumière des disparités régionales persistantes dans le déploiement du solaire.

Les recommandations stratégiques de la CRE pour l’avenir

Dans une recommandation publiée suite aux résultats, la CRE propose plusieurs ajustements pour les prochaines périodes de mise en concurrence. Ses principales pistes sont :

  • Expérimenter un prix de marché de référence unique (M0) : L’objectif est d’homogénéiser les conditions de concurrence entre les filières, de réduire le risque budgétaire lié à la cannibalisation des énergies renouvelables et d’encourager le couplage avec des solutions de stockage.
  • Revoir la limite de volume pour les projets agricoles (Cas 2 bis) : La CRE suggère de supprimer ou d’augmenter le plafond actuel de 250 MWc par période pour cette catégorie, arguant que ces projets présentent généralement un coût plus compétitif.

Ces recommandations visent à simplifier le cadre, améliorer l’efficacité économique et accélérer la transition vers un système électrique plus flexible et intégré.

Quelles perspectives pour la prochaine période ?

La cinquième période de l’appel d’offres PPE2 Neutre maintiendra un volume appelé de 500 MWc. Si les dates précises de candidature ne sont pas encore connues, les enseignements de cette quatrième période et les préconisations de la CRE dessinent un cadre en évolution. La compétitivité accrue du solaire, la structuration de la filière agrivoltaïque et la recherche d’une meilleure répartition géographique seront des enjeux clés à surveiller.

Ces résultats confirment la vitalité du secteur photovoltaïque français et son rôle central dans l’atteinte des objectifs de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE). L’ajustement continu des règles du jeu par les pouvoirs publics sera déterminant pour garantir une transition énergétique à la fois dynamique, équilibrée et économiquement efficiente.

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