Fin de l’ARENH : vers une nouvelle régulation de l’électricité nucléaire en 2026

L’ARENH : un mécanisme en fin de vie

Jusqu’au 31 décembre 2025, le dispositif de l’Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique (ARENH) obligeait EDF à vendre 100 TWh par an de sa production nucléaire à un tarif régulé de 42 €/MWh. Ce mécanisme permettait aux fournisseurs alternatifs et aux consommateurs, notamment industriels, de bénéficier d’une électricité à prix réduit. Cependant, ce système a été critiqué par l’Union Européenne et par EDF, qui le considéraient comme une spoliation, notamment en raison des faibles marges générées pour financer les investissements nécessaires à la transition énergétique.​

Un nouveau mécanisme post-ARENH : le Versement Nucléaire Universel (VNU)

À partir du 1er janvier 2026, l’ARENH sera remplacé par le Versement Nucléaire Universel (VNU). Ce nouveau mécanisme vise à encadrer les prix de l’électricité nucléaire tout en permettant à EDF de financer ses investissements futurs, notamment dans les nouveaux réacteurs nucléaires. Le prix moyen de l’électricité nucléaire sera fixé à 70 €/MWh pour une durée de 15 ans, couvrant ainsi l’intégralité de la production nucléaire d’EDF.​

Redistribution des revenus excédentaires

Le VNU introduit un système de redistribution des revenus excédentaires générés par EDF en cas de hausse des prix de l’électricité. Si le prix moyen dépasse 78 €/MWh, 50 % des revenus supplémentaires seront reversés aux consommateurs. Au-delà de 110 €/MWh, cette proportion passera à 90 %. Cette mesure vise à protéger les consommateurs, ménages comme entreprises, contre les hausses tarifaires importantes, tout en garantissant à EDF les moyens de financer ses investissements.​

Impact pour les industriels électro-intensifs

La fin de l’ARENH entraînera une hausse des coûts pour les industriels, en particulier pour ceux dits électro-intensifs, qui couvraient jusqu’à 70 % de leur consommation à un tarif régulé. Avec des prix de marché avoisinant 60 €/MWh, le nouveau mécanisme ne jouera un rôle protecteur qu’en cas de flambée des prix au-delà de 70 €/MWh. Les industriels doivent ainsi s’attendre à une augmentation de leur facture d’environ 25 %, tandis que l’incertitude demeure quant à l’impact réel du futur dispositif, faute de précisions sur les modalités de redistribution.​

Adaptation des stratégies d’approvisionnement

Face à ces évolutions, les industriels électro-intensifs doivent adapter leur stratégie d’approvisionnement en électricité. Les contrats bloc + spot, offrant davantage de flexibilité et une meilleure maîtrise des coûts à moyen terme, deviendront essentiels pour gérer des volumes d’achats plus importants sur les marchés. La volatilité croissante des prix, marquée par des creux en milieu de nuit et d’après-midi, et des pics matin et soir, renforce l’intérêt des solutions de stockage par batterie.​

La fin de l’ARENH marque un tournant dans la régulation du marché de l’électricité nucléaire en France. Le Versement Nucléaire Universel vise à équilibrer les intérêts des consommateurs et d’EDF, tout en garantissant la compétitivité de l’industrie française. Cependant, des incertitudes demeurent quant à l’efficacité de ce nouveau mécanisme face aux fluctuations du marché de l’électricité.

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