Alors que le déploiement de l’énergie solaire bat son plein à l’échelle mondiale, un nouveau défi émerge : l’adaptation aux événements climatiques extrêmes. L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), à travers son programme Photovoltaic Power Systems (PVPS), publie un rapport crucial de sa Tâche 13. Cette étude, fruit d’une collaboration internationale, analyse en profondeur les impacts opérationnels et économiques des phénomènes météorologiques violents sur les centrales photovoltaïques (PV) et fournit un cadre pour renforcer leur résilience.
La fréquence et l’intensité des événements extrêmes – cyclones, grêle, incendies, inondations – augmentent avec le changement climatique. Parallèlement, la capacité photovoltaïque mondiale connaît une croissance exponentielle. Cette convergence rend impératif d’intégrer la gestion des risques climatiques dès la conception et tout au long de la vie des centrales. Le rapport de l’IEA PVPS constitue une feuille de route essentielle pour les développeurs, investisseurs et exploitants du secteur.
Le rapport catégorise et examine en détail sept types d’événements extrêmes particulièrement pertinents pour les systèmes PV :
L’analyse distingue deux types d’impacts : les dommages aigus et catastrophiques (destruction de modules, effondrement de structures) et les dommages chroniques et sub-catastrophiques, moins visibles mais sources d’une dégradation accélérée des performances sur le long terme.
Le message central du rapport est optimiste : une centrale photovoltaïque bien conçue, située et entretenue peut survivre à la plupart des phénomènes extrêmes. Pour y parvenir, plusieurs étapes clés sont incontournables.
La résilience commence par une planification minutieuse du site. Il est crucial de :
Tous les composants – modules, structures, câbles, onduleurs – doivent être sélectionnés pour leur durabilité et leur conformité aux normes internationales les plus strictes (ex : normes IEC). Le choix de modules conçus pour résister à des impacts de grêle de gros diamètre est, par exemple, un investissement critique dans de nombreuses régions.
La création d’une base de référence solide est vitale pour détecter toute anomalie future. Il est recommandé de conserver :
En exploitation, la corrélation entre les données de production électrique (puissance, rendement) et les données météorologiques locales (température, irradiation, vent) permet de créer des séries temporelles. Ces dernières sont indispensables pour identifier une dégradation anormale liée à un événement climatique passé.
L’exploitation et la maintenance (O&M) sont la clé de voûte de la longévité.
Avant la saison à risque, des actions préventives adaptées doivent être menées :
Si un événement extrême survient, une réponse structurée est impérative :
Le rapport de l’IEA PVPS Tâche 13 est plus qu’une alerte ; c’est un guide pratique qui consolide le savoir-faire international. En intégrant la résilience climatique dès la phase de conception, en adoptant des protocoles d’O&M rigoureux et en capitalisant sur la surveillance des données, l’industrie photovoltaïque peut non seulement protéger ses actifs mais aussi garantir sa contribution fiable et durable à la transition énergétique, même face à un climat de plus en plus imprévisible. La robustesse des centrales est un investissement qui assure leur rentabilité et leur pérennité à long terme.
Référence : Le rapport complet « Extreme Weather Impacts: Operational and Economic Impacts on PV Power Systems » (IEA-PVPS T13-33:2025) est disponible en téléchargement sur le site de l’IEA PVPS.

Engagée pour la transition énergétique, je me consacre à l’exploration des opportunités offertes par l’énergie solaire et à son évolution. J’accompagne les professionnels du secteur et favorise les collaborations pour accélérer l’adoption de solutions durables et innovantes.
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