Un vif échange a opposé ce mardi à l’Assemblée nationale la présidente du groupe écologiste Cyrielle Chatelain et le Premier ministre Sébastien Lecornu lors d’une question au gouvernement consacrée à la politique climatique française. Les écologistes dénoncent une forme d’inaction gouvernementale face à l’urgence climatique, tandis que l’exécutif défend une trajectoire qu’il juge cohérente.
Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste et social, a interpellé le gouvernement sur ce qu’elle qualifie de « silence alarmant » face à la montée des courants climatosceptiques. La députée a pointé du doigt 43 reculs environnementaux qu’elle estime enregistrés depuis 2022, exprimant la crainte que le gouvernement « ait déjà abdiqué » face à la pression de ces courants.
La situation internationale préoccupe également les écologistes. « Sur tous les continents, l’extrême droite mène une guerre contre l’écologie », a déclaré Cyrielle Chatelain, citant en exemple Donald Trump qui présente le changement climatique comme « une arnaque », Javier Milei qui « rase les forêts » en Argentine, ou Vladimir Poutine qui « se réjouit de la fonte du permafrost ».
La députée écologiste a formulé deux interrogations spécifiques au Premier ministre :
Sébastien Lecornu a reconnu ne pas avoir abordé le sujet de l’écologie dans son discours de politique générale la veille, invoquant « la densité de la situation politique », mais a salué cette « séance de rattrapage ».
Le Premier ministre a défendu une action continue en faveur de la décarbonation et de la production d’énergie bas-carbone, tout en rejetant l’idée d’un recul environnemental : « Peut-être que cela va trop lentement, mais il n’y a pas de stop and go. Nous poursuivons la décarbonation pour des raisons climatiques, géopolitiques et économiques. »
Sébastien Lecornu a assuré que les objectifs de développement des énergies renouvelables ne seraient pas revus à la baisse, tout en soulignant la nécessité d’un meilleur emploi de l’argent public : « Nous devons éviter les effets de rente. La structure des coûts, le marché de l’électricité et les filières ont profondément changé en huit ans. Il faut adapter nos soutiens. »
Le Premier ministre a également insisté sur la dimension locale de la planification écologique, plaidant pour une plus grande implication des élus territoriaux dans la mise en œuvre des politiques environnementales : « Je reste convaincu que la planification doit être décentralisée. C’est au niveau local que beaucoup se joue. »
Cyrielle Chatelain s’est dite insatisfaite de la réponse gouvernementale, estimant que le Premier ministre n’avait pas répondu sur le fond à ses interrogations : « Vous n’avez rien dit sur la hausse des objectifs européens ni sur le développement des énergies renouvelables à hauteur de 44 % de notre consommation. Monsieur le Premier ministre, ceci doit être notre priorité. »
En réponse, Sébastien Lecornu a souligné la nomination de Monique Barbut, ancienne présidente du WWF France et créatrice du Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM), comme ministre de la Transition écologique. Cette nomination serait, selon lui, un signe de la volonté du gouvernement de maintenir le cap écologique dans un contexte politique incertain.
Pour mieux comprendre les enjeux de la transition énergétique en France, vous pouvez consulter le site du Ministère de la Transition écologique ainsi que les données de l’Agence Internationale de l’Énergie sur la France.
Engagée pour la transition énergétique, je me consacre à l’exploration des opportunités offertes par l’énergie solaire et à son évolution. J’accompagne les professionnels du secteur et favorise les collaborations pour accélérer l’adoption de solutions durables et innovantes.
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