La proposition de loi de programmation énergétique, souvent appelée « loi Gremillet », suscite de vives réactions. Débat central : le choix entre relance du nucléaire et ralentissement des énergies renouvelables comme l’éolien et le photovoltaïque.
Le cadre global pour la politique énergétique française repose sur deux piliers : la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et la Stratégie nationale bas carbone (SNBC). La PPE fixe des objectifs pour 2030 et 2035 : baisse de la consommation d’énergie fossile, multiplication du photovoltaïque par six d’ici 2030, et développement de 18 GW d’éolien en mer d’ici 2035.
En parallèle, les lois relatives à l’accélération du nucléaire (22 juin 2023) facilitent l’implantation de nouveaux réacteurs EPR2 et la prolongation des unités actuelles, supprimant la limite de 50 % de nucléaire dans le mix électrique.
Adopté le 19 juin 2025, ce moratoire stoppe toute nouvelle installation éolienne ou photovoltaïque, marquant un tournant dans la PPE renforcée. Pour de nombreux acteurs, ce coup d’arrêt menace des milliers d’emplois et fragilise les objectifs environnementaux à court terme.
Dans le même temps, la loi introduit la réouverture de la centrale de Fessenheim (fermée en 2020) et réaffirme le recentrage du mix sur le nucléaire, soutenant ainsi les ambitions de rallonger la durée de vie des centrales et de développer de nouveaux EPR.
La loi gomme les objectifs en matière de biocarburants, affaiblit les exigences de rénovation énergétique et met en pause l’hydrolien et l’efficacité énergétique dans le bâtiment.
Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) parle d’un « texte d’irresponsabilité énergétique » et alerte sur la suppression d’objectifs clés. Avec 160 000 emplois potentiellement menacés, le SER appelle les députés à rejeter la loi.
Le ministre de l’Énergie, Marc Ferracci, qualifie le moratoire de « signal désastreux » pour la filière et ses investissements. La députée Sandrine Rousseau souligne les dangers climatiques et structurels d’un tel recul.
Le nucléaire assure une production stable, mais ne peut pas répondre aux besoins accrus à court terme : il faut compter sur les renouvelables pour assurer la montée en charge rapide et la flexibilité du système.
La France vise la neutralité carbone en 2050. Un moratoire enlève une partie de la hauteur d’objectifs fixés dans la SNBC et la PPE, fragilisant l’atteinte de la part de 44 % d’énergies renouvelables attendue d’ici 2030.
Les énergies renouvelables représentent une filière industrielle dynamique : 160 000 emplois menacés selon le SER. Les appels à projets, les termes financiers et logistiques risquent d’être ralentis, menaçant la chaîne de valeur nationale.
La proposition de loi Gremillet redéfinit radicalement la trajectoire énergétique de la France en recentrant le débat sur le nucléaire. Mais son moratoire sur les renouvelables risque de freiner la transition écologique, compromettre la sécurité énergétique à court terme et mettre en péril des milliers d’emplois. L’enjeu est désormais de convertir ce texte en une feuille de route cohérente, qui soit à la fois ambitieuse, pragmatique et équilibrée.
Engagée pour la transition énergétique, je me consacre à l’exploration des opportunités offertes par l’énergie solaire et à son évolution. J’accompagne les professionnels du secteur et favorise les collaborations pour accélérer l’adoption de solutions durables et innovantes.
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